10 mots anglais quasi-intraduisibles issus des comic books américains

Bienvenue dans une nouvelle sélection 10 Words ! L’avantage de ce genre de formats est de pouvoir aussi explorer d’autres univers tout en apprenant 10 mots de vocabulaire. C’est exactement ce qu’on va faire aujourd’hui alors accrochez-vous car je vous présente 10 mots anglais quasi-intraduisibles issus des comic books américains.

Photo de Rafael Titoneli

Comics

Il était évident de commencer la liste du jour par le terme qui est dans le titre : comics.

Les comics (ou un comic au singulier) ou comic books sont un format spécifique de bande dessinée. S’il n’est techniquement pas faux de traduire comics par « bande dessinée », il est généralement préférable de le garder comme tel en français : un comics est en effet un format bien distinct de la bande dessinée franco-belge, tellement distinct que ce serait réducteur pour les deux formats que de traduire comics par BD. Pour prendre un autre exemple qui vous parlera peut-être plus, vous ne traduisez pas le terme manga, non ? Pourtant, c’est un type de bande dessinée. On est dans le même cas de figure pour les comics !

Strips

En anglais, on distingue généralement les comics des strips. Mais quelle est la différence ?

Les strips ou comic strips sont ce qu’on retrouve généralement sur une seule page dans les journaux et magazines, en guise de petit instant BD entre deux articles ou mots croisés. Fonctionnant sous forme de petites histoires individuelles ou sérialisées, les strips sont donc à différencier des comics, qui sont véritablement des livres dédiés à ces histoires sous forme de bande dessinée. Techniquement, les strips sont donc de la bande dessinée mais c’est ici le moyen de publication qui diffère. L’anglais fait la distinction alors qu’il est vrai que celle-ci n’existe pas vraiment en français.

One-shot

SI celui-ci est parfois traduit en français comme « numéro unique », il est bien plus régulier de voir le terme de one-shot non traduit.

Après avoir parlé du moyen de publication, on est ici en plein dans le format de l’histoire. Les comics sont bien souvent sérialisés et publiés sous forme de séries, bien souvent mensuelles, et ce qu’elles soient sans date de fin prédéfinie (ongoing series ou, faute d’autre terme, une série régulière en VF) ou avec un nombre de numéros prédéterminés (on parlera alors de mini-série, maxi-série ou limited series). D’autres comics sont publiés directement sous forme de livres et portent le terme à la mode de « roman graphique » mais certains comics conservent leur forme de magazine et leur nombre de pages réduit (environ 22 pages). Il s’agit souvent de numéros spéciaux ou de numéros ayant une histoire courte ou plusieurs histoires courtes incluses dans un seul même comics : un one-shot.

Hardcover

Bien souvent, après leur diffusion dans un format magazine, les comics touchent un autre public en étant rééditées dans des formats plus imposants. Il est vrai que, chez nous, nous sommes habitués à uniquement les consommer sous cette dernière forme, qui regroupe alors une poignée de numéros originaux en un seul tome.

C’est sans doute ce dernier terme qui sera le plus proche pour traduire hardcover. En anglais, la distinction du format est suffisamment importante pour avoir deux termes distincts en fonction du type de reliure. Chez nous, la reliure est rarement précisée pour une BD ou un comics car a peut-être culturellement moins d’importance, d’où le fait qu’on parle plus souvent de « tome » en français. Le marché franco-belge du comics s’est surtout calqué sur les habitudes de consommation de la BD et la grande majorité des comics en VF sont publiés dans un format en dur, dans des tomes reliés avec couverture en carton ; on parle en anglais de hardcover.

Trade paperback

Le penchant du hardcover aux Etats-Unis est le trade paperback.

Aux USA, on fait effectivement la distinction entre hardcover (moins fréquent, généralement plus cher et catégorisé comme « de luxe ») et trade paperback, des tomes brochés avec couverture en papier glacé. Si vous achetez en VO, vous connaitrez la différence ! Si vous voyez le terme apparaitre dans les versions françaises, ne soyez pas étonnés car ceux-ci, généralement moins chers à produire et donc avec un prix à la vente moins élevé, commencent à être de plus en plus fréquents auprès des maisons d’éditions françaises.

Photo de Dayvison Tadeu

Omnibus

Si le terme d’omnibus fera peut-être plus écho aux trains qui s’arrêtent dans toutes les gares dans la vie de tous les jours, le terme a une signification bien spécifique dans le marché des comics.

A nouveau, on parle ici d’un format de publication et il s’agit de formats généralement prisés par les collectionneurs ou les lecteurs qui désirent faire des économies. Un tome omnibus (en VO comme en VF, notamment chez Panini Comics) regroupe beaucoup plus de numéros en un seul tome ; il est d’ailleurs généralement l’équivalent de 3 à 5 tomes. Les omnibus ont une taille moins pratique, davantage proche d’un dictionnaire que d’un livre, mais recueille suffisamment d’histoires pour être financièrement plus avantageux que d’acheter tous les tomes qu’il regroupe séparément. En plus, ce sont de beaux objets pour votre bibliothèque !

Crossover

Passons maintenant aux histoires en tant que telles. L’un des termes qui revient le plus souvent et qui est même régulièrement utilisé en français car intraduisible, est celui de crossover.

Mot formé à partir du verbe à particule to cross over, celui-ci est par définition un croisement entre deux histoires. Le principe est donc qu’une histoire déborde, traverse (cross over) les limites de son propre récit pour se rendre dans un autre. Concrètement, il peut s’agir de personnages de deux histoires différentes qui font équipe de manière exceptionnelle dans l’histoire de l’un ou l’autre (par exemple : Green Arrow et Green Lantern font équipe ; on parle même de team-up dans ce cas précis), cela peut même être entre deux maisons d’éditions ou deux franchises qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre de base (Marvel vs. DC Comics, Batman vs. Tortues Ninja, …) ou cela peut aussi être un évènement (souvent estival) dans lequel plusieurs séries majeures interviennent à travers toute la ligne éditoriale. Ce dernier cas est même appelé crossover event et est souvent une histoire qui a un impact sur l’intégralité des titres de la maison d’édition (ex : Civil War, Secret Invasion chez Marvel, Crisis on Infinite Earths, Final Crisis chez DC). Le phénomène de crossover dépasse aussi désormais les simples pages des comics et est de plus en plus régulier à l’écran dans les diverses adaptations.

Tie-in

Revenons sur le terme de crossover event et prenons l’exemple de Civil War chez Marvel. Il s’agit d’un évènement majeur qui avait sa propre mini-série crossover (Civil War) mais l’histoire ne se limitait pas à celle-ci.

En effet, il n’est pas rare que les crossover events soient accompagnés de numéros dits tie-ins. Littéralement provenant du verbe to tie in (s’inscrire dans), il s’agit d’histoires plus secondaires qui s’inscrivent dans l’histoire plus globale du crossover event. Concrètement, pour prendre l’exemple de Civil War, les principaux évènements se déroulaient dans Civil War, mais nous pouvions aussi voir l’impact de l’évènement sur Spider-Man dans sa série Amazing Spider-Man. Celle-ci comportait à l’époque plusieurs numéros tie-in, traitant de l’évènement tout en continuant l’histoire du héros, toutes les histoires évoluant bien souvent dans un univers partagé.

Retcon

Le terme retcon est un autre bel exemple de terme qui est quasi-intraduisible. En réalité, il est traduisible mais vous devez alors savoir que retcon est la contraction de retroactive continuity.

Ceci est un mode de narration qu’on retrouve aussi dans d’autres formats de fiction mais qui est particulièrement utilisé dans le monde des comics. Le principe de la continuité rétroactive est de modifier les évènements passés d’un récit en apportant de nouveau éléments sur un personnage ou l’histoire. Ceci est fréquent dans les comics, particulièrement pour des personnages qui sont parfois dans le paysage culturel depuis plus de 80 ans. Le but d’une retcon est de tout bonnement satisfaire les besoins actuels du récit, que ce soit pour apporter une nouvelle intrigue ou corriger les erreurs du passé.

Creator-owned

Enfin, terminons avec un terme qui est idéologiquement très important. Si ce terme n’existe pas vraiment en français, c’est à nouveau parce qu’il n’y a pas de nécessité culturelle.

Comme pour les romans, les bandes dessinées franco-belges voient leurs créateurs détenir la propriété intellectuelle de l’oeuvre. Cela pourrait paraitre logique mais ce ne fut pas tout le temps le cas aux Etats-Unis dans le secteur des comics. Par exemple, Marvel Comics et DC Comics fonctionnent avec des commandes. Autrement dit, des auteurs et dessinateurs sont engagés (que ce soit de manière unique ou sur base régulière) afin d’écrire/dessiner un comics. Ces deux éditeurs fonctionnant avec des univers partagés, les personnages créés par ces auteurs et dessinateurs appartiennent alors à Marvel et DC, car sont cédés à la maison d’édition. Ce système et le ras-le-bol de certains créateurs sur le fait de ne pas pouvoir faire ce qu’ils veulent de leurs personnages a mené à la création progressive de plusieurs autres maisons d’édition publiant des comics dits « indépendants« . Le terme d’ndependant comics ou indie comics est un terme largement utilisé dans le secteur pour décrire les maisons d’édition autres que Marvel et DC. Bien souvent, ces comics sont aussi qualifiés de creator-owned, qui appartiennent littéralement au créateur, et vous aurez compris pourquoi !

J’espère avoir pu éclairer votre lanterne (de préférence verte) sur certains termes du monde des comics et que vous vous y retrouverez un peu mieux désormais. En attendant, si certains termes vous paraissent toujours intraduisibles, n’hésitez pas à faire appel à mes services de traduction !

Si vous aimez les comics et leurs univers, je vous invite aussi à aller jeter un oeil au site de L’Univers des Comics, véritable référence en la matière et qui, de surcroit, fait partie du même groupe que Simpl-ish !

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